Son Tokyo à elle, ce serait peut-être un Tokyo de classes moyennes, un Tokyo du quotidien, structuré de rites et de pause-café. Chats paresseux et cigales, grésillements des téléviseurs allumés. Une eau profonde et calme. Le ciel sur la terre, les gosses sur les balançoires, le linger étendu à sécher. Quelque chose finalement comme un compromis poétique : les noces du banal et de l'étrangeté (page 48)
A des années-lumière du Tokyo moderne, le quartier populaire d'Asakusa apparaît comme un repaire de boutiquiers, de personnes âgées, de sans-abri, de salles de pachinko, d'immeubles et de maisons anciennes. C'est dans une ruelle étroite, qu'est tapie la pension, la Gaijin House. où s'échoue des gaijin de tous horizons. Certains louent une chambre miteuse pour quelques nuits, d'autres y vivent durant des semaines, des mois, des années.
Flavio, un brésilien, vit depuis onze ans au Japon et règne en maître sur cette pension depuis environ sept ans. Il ne compte plus les départs et les arrivées depuis bien longtemps. En cette fin d'année 2004, parmi les locataires de la Gaijin House, l'on trouve Christophe, un belge qui aime se faire appeler Lénine et qui se retrouve sans un sou, après avoir fait le gigolo auprès de riches japonaises. Il y a Camille, qui a quitté la France du jour au lendemain et un mariage ennuyeux, sans savoir ce qu'elle est venue chercher à Tokyo. Flavio, Lénine et Camille deviendront le noyau dur durant plusieurs mois dans la pension ...
Avec "Le ciel de Tokyo", Émilie Desvaux nous invite à découvrir une autre version de Tokyo et un panel de portraits atypiques d'étrangers qui essayent de construire leur vie au Japon. Malheureusement pour eux, le Japon ne leur offre pas la vie rêvée. Pour les plus chanceux d'entre eux, ils peuvent trouver une petite pièce dans une pension miteuse, où la population d'insectes ne cessent d'accroitre, en même temps que la crasse des locataires qui se succèdent. Pour servir d'exemple, Émilie Desvaux nous invite à découvrir un trio d'amis éphémères, des personnages pas forcément attachants, preque agaçants pour certains et que nous n'aurions peut-être voulu rencontrer dans la vie réelle. Au fil des mois, nous les voyons galérer, se laisser-aller, tenter à trouver un travail, se souder, se déchirer, ... et les saisons se succéder.
"Le ciel de Tokyo" est un roman qui se lit bien mais où l'on peut parfois s'y perdre. Il reste intéressant qu'une autrice, qui a l'air de bien connaître le Japon, invite à travers une fiction à découvrir la vie de ces "fous du Japon" sans filtre.
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"Le ciel de Tokyo"
Émilie Desvaux
Éditions Rivages - Date de parution : janvier 2025 - ISBN : 978-2-7436-6553-1 -
208 pages - Prix éditeur : 20 euros
trop de personnages pas franchement sympathiques, ça me refroidit. Peut-être si je le croise en bibli, parce que la plongée dans un Tokyo hors des sentiers touristiques m'intéresse.